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Primes dans la grande distribution : la colère des salariés laissés pour compte

une caissière

Le 20 mars dernier, la proposition du ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait trouvé écho dans les entreprises de la grande distribution. À l’heure actuelle, la prime de 1000 euros qui devait être versée à tous les salariés de la grande distribution, travaillant dans des conditions difficiles, a du plomb dans l’aile. Explications.

Une annonce qui avait suscité de l’espoir

Douche froide, incompréhension, déception : voilà l’état d’esprit d’une grande partie des salariés de la grande distribution alors que les entreprises de la grande distribution, d’Auchan à Carrefour ou Intermarché, avaient répondu à l’appel de Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie a annoncé le 20 mars dernier sur LCI :

« J’invite toutes les fédérations et les grandes entreprises à verser cette prime de 1000 € défiscalisée. »

Cette prime défiscalisée devra être versée avant le 30 juin prochain.

Les grandes entreprises avaient communiqué en ce sens et s’engageaient à verser une prime de 1000 euros à leurs salariés. Le groupe Auchan avait été l’un des premiers à s’exprimer sur ce sujet et avait indiqué qu’il verserait une prime exceptionnelle à ses 65 000 salariés. L’objectif ? « Saluer leur exceptionnel engagement. L’ensemble des collaborateurs des magasins, entrepôts, drives, services de livraison à domicile et site d’e-commerce se verront verser cette prime forfaitaire (…) dans le cadre de l’accord d’intéressement de l’entreprise », avait déclaré le groupe dans un communiqué.

Dans un contexte sanitaire dramatique, certaines caissières avaient dénoncé il y a quelques jours qu’elles allaient travailler avec la boule au ventre. Véronique, 55 ans, travaille dans un supermarché varois depuis presque 20 ans, elle n’envisage pas de rester chez elle et déclare : « On y va la boule au ventre, mais on y va. »

Cette annonce avait suscité de l’espoir du côté des salariés, un geste appréciable de reconnaissance mais des informations remontées aux syndicats ne présagent rien de bon pour le futur.

 

Des primes réservées à certains salariés

Un mois après les déclarations de ces grandes enseignes, aucune prime n’a été versée, pire encore, les critères d’attribution pourraient être revus selon les syndicats, contactés par France Info.

« Les salariés se projetaient déjà avec une prime de 1 000 euros, quel que soit leur temps de travail effectif, et là c’est la douche froide », affirme Christian Roy, délégué syndical Force ouvrière chez Auchan. Tous les contrats de plus de 28 heures auraient la totalité de la prime. Pour les autres salariés, plus précaires, la prime serait calculée sur le temps effectif de travail.

Le délégué syndical de Force Ouvrière explique que « c’est proratisé en fonction du temps de travail effectif, et quelque part, il y a de la frustration qui naît à travers cette nouvelle annonce ! »

Selon Laurence Gilardo, déléguée syndicale FO à Casino, beaucoup de rumeurs circulent, « notamment que le personnel qui met en rayon de nuit chez Casino n’aura pas la prime puisqu’ils ne sont pas exposés aux clients ! Sauf qu’il y a eu des centaines de clients qui sont venus déposer leur virus, tousser sur les produits que les salariés manipulent, donc ils sont tout à fait légitimes à toucher la prime ! Il n’y a pas de raison ! »

 

Les salariés se mettent en grève pour dénoncer cette « trahison »

Un peu partout en France, des salariés de la grande distribution décident de se mettre en grève pour dénoncer l’hypocrisie et le mensonge de certaines enseignes. Chez Auchan, des salariés de Fontenay-sous-Bois montrent leur colère en chantant : « Auchan nous a trahis. » La prime de 1000 euros qui avait été annoncée par le groupe avait suscité de l’espoir et de la joie du côté des salariés. La plupart du temps, ils exercent des métiers précaires, souvent mal rémunérés.

En première ligne pendant l’épidémie, cette prime devait être synonyme de reconnaissance de leur courage pour être venus travailler malgré les risques liés à l’épidémie de coronavirus. Finalement, cette prime aurait été une bouffée d’oxygène pour de nombreuses familles, déjà fragilisées. La direction du groupe Auchan en a décidé autrement, les primes seront versées au prorata du temps passé dans le magasin, créant ainsi une discrimination de traitements au sein de l’entreprise.

Les belles phrases de fin mars ont laissé place à des logiques financières, dénuées de toute humanité. Le fossé entre les discours et les actes est glaçant.

D’ailleurs, alors que la France sort depuis quelques jours du confinement, aucune prime n’a été versée pour le moment au grand dam des salariés. Le monde d’avant est déjà de retour.

 

 

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