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Et la culture dans tout ça ?

masques du théâtre

Une chose est sûre, on n’a pas manqué de contenus pour s’occuper pendant ce confinement ! Les acteurs de la culture et de la pop culture se sont mis au service de notre ennui. Sommes-nous conscients que nous leur devons certains de nos rires et beaucoup de nos émotions, plus particulièrement encore pendant cette période difficile ? Sommes-nous suffisamment reconnaissants ?

On applaudit chaque soir ceux grâce à qui la vie continue, ceux qui nous sauvent, soignants, caissiers et caissières, éboueurs, livreurs etc. Et c’est très bien. On les considère, et si ce n’était pas le cas avant, tout ce qu’on vit aura au moins servi à ça. Mais parallèlement, on trouve normal d’avoir à disposition du contenu qui nous divertit et nous nourrit intellectuellement.

Foisonnement d’initiatives, la culture au coeur du confinement

Les grilles de radio et certains programmes TV s’adaptent au confinement et à ses contraintes, les magazines publient les créations d’écrivains, des podcasts improvisés ont vu le jour… Des émissions ont migré sur YouTube avant d’être parfois remises à l’antenne, comme Par Jupidémie par exemple, adaptation actualisée de l’émission qui change de titre comme d’époque de France Inter et qui propose des chroniques humoristiques mais aussi cinématographiques, musicales, philosophiques et littéraires. Certaines émissions ont fait leur retour sur les ondes après quelques jours d’absence, comme La Bande Originale ou Popopop, toujours sur France Inter, mais dans une version allégée et raccourcie, de nouvelles chroniques sont apparues, comme les Lettres d’intérieur lues chaque matin par Augustin Trapenard à la fin de la matinale de… France Inter. Mais assez parlé radio. 🙂 A noter quand même, pour un peu de diversité, que France Culture et d’autres radios publiques et privées ont aussi aménagé leur grille avec des émissions spéciales centrées sur l’éducation et la culture.

Les grands lieux culturels du monde entier ont aussi rivalisé d’imagination. Musées, opéras, théâtres, tous se sont mobilisés. Des musées se visitent virtuellement, comme le musée d’Orsay, des opéras mettent leur programmation en ligne, comme Vienne qui propose une nouvelle représentation chaque jour, la Comédie Française partage quotidiennement des captations de spectacles inédites en ligne sur “La Comédie continue !”. Le Getty Museum de Los Angeles a même lancé une initiative originale sur ses réseaux sociaux en proposant aux internautes de reproduire leurs oeuvres d’art préférées avec les moyens du bord.

Des artistes s’impliquent sur les réseaux sociaux, comme Fabrice Luchini qui lit des fables sur Instagram, M qui y propose régulièrement des concerts confinés ou Zabou Breitman qui y interprète des paroles de chanson version parlée, par exemple.

Même les plateformes comme Netflix ou Apple TV ont offert du contenu gratuitement, séries, films et documentaires.

Et cette liste pourrait s’allonger encore et encore…

Bref, la culture n’a peut-être jamais tenu une place aussi centrale dans nos vies, mais principalement sous format numérique. Les artistes créent et partagent, le public consomme et dit merci !

Comme il serait pénible ce confinement sans musique, sans séries, sans films, sans émissions de radio, sans contenus drôles ou réfléchis postés sur les réseaux sociaux. Et pourtant, la culture sous toutes ses formes, qu’elle soit pop ou non, semble la grande oubliée de toutes nos préoccupations liées au déconfinement. Alors quid de l’art et du spectacle vivant dans le monde du Covid-19 ?

La culture, grande oubliée du discours politique

Si le 16 mars au soir, en annonçant le confinement dans son allocution, Emmanuel Macron nous invitait à lire, il semble que depuis la culture soit passée au second plan. Les librairies étaient d’ailleurs fermées dans le premier temps du confinement avant d’être autorisées à mettre en place des systèmes de drive ou de livraison.

Secteur majeur en France, la culture emploie pourtant 1,3 million d’hommes et de femmes.

Absente de la dernière allocution d’Emmanuel Macron, elle a à peine été survolée par Edouard Philippe lors de la présentation de son plan de déconfinement à l’Assemblée Nationale. Il a annoncé que les médiathèques, bibliothèques et petits musées pourraient rouvrir à compter du 11 mai tandis que les salles de spectacles, cinémas, théâtres et grands musées devraient encore attendre.

Le ministre de la culture, Franck Riester, plus que discret et vague dans ses rares réponses, ne donne aucune information précise quant aux aides ou à la situation des intermittents, mais aussi des auteurs et autres professions qui ne bénéficient pas de ce statut.

C’est ce que souligne la tribune parue dans Le Monde signée par un collectif composé de nombreuses stars et acteurs du domaine culturel.

Il est évident que la santé de la population est la première des priorités mais la culture ne doit pas être laissée de côté dans la politique de relance de l’économie. Rappelons-nous les mots d’Irina Bokova en 2014, alors qu’elle était encore directrice générale de l’UNESCO. Elle revendiquait la culture comme facteur de développement économique et comme outil de sortie de crise.

Mais plutôt que de se contenter de blâmer nos politiques, si on en profitait pour se remettre nous aussi en question ?

La culture est un droit mais pas un dû

Le secteur culturel crée des emplois, des revenus et des compétences. En parallèle, les produits culturels portent des valeurs et des repères qui sont des leviers d’identité, de cohésion sociale et de mobilisation collective. C’est un potentiel énorme de développement économique et social.

Sommes-nous bien conscients que c’est une chance d’avoir accès à toute cette offre dans sa richesse et sa diversité ? Il apparaît plutôt qu’on considère l’existence de ces contenus comme un dû, qu’il est normal d’être diverti. Il est vrai que la culture est un droit parce qu’elle est facteur de perfectionnement et de développement humains. Cependant, doit-on oublier ceux qui la créent pour ne penser qu’à notre plaisir personnel de la consommer ?

Pirater les films, les séries ou les livres, râler parce que le festival auquel on avait prévu d’aller cet été est annulé, voilà des attitudes bien égoïstes, dont l’une, pour couronner le tout, est illégale, et qu’il faudrait peut-être envisager d’abandonner. Au contraire, attendons avec ferveur un véritable retour à la normale et consommons la culture comme jamais, non pas seulement pour notre propre plaisir mais aussi pour la soutenir et à travers elle tous ses acteurs.

Ecrit par

Rédactrice Freelance et cavalière depuis des années, je partage ma vie entre mon clavier et mes chevaux. Lectrice, droguée à la radio, touche à tout, je m'intéresse à de nombreux domaines et j'adore me documenter sur tout type de sujets. Je milite d'ailleurs pour que les journées fassent plus de 24h ! Si vous souhaitez retrouver mes articles prêts à publier ou me passer commande pour un contenu sur mesure, rendez-vous sur Wriiters.

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