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Coronavirus : des 59 cas de « pneumonie » à la pandémie

Photo par Engin Akyurt sur Unsplash

Les cas de transmission de virus d’animal à humain ont toujours déclenché une surveillance aiguë. Parmi eux on retrouve les coronavirus, famille de virus transmis initialement par une certaine espèce de chauve-souris, qui ont déjà sévi par le passé à plusieurs reprises, notamment par les épidémies dues au SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2003 et au MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) en 2012.

Mais contrairement aux autres coronavirus dont a souffert l’être humain, le Covid-19 (on aura pu voir également passer les noms 2019-nCov ou SARS-CoV-2) est le premier à arriver en temps de sur-connexion par les réseaux sociaux : le virus se répand tout autant dans les individus que sur la toile. Le 6 mai 2020, c’est près de 2,5 milliards de résultats qui apparaissent lorsque l’on saisit le terme “coronavirus” dont 1,5 milliard d’actualités.

Comment sommes-nous passés des 59 cas chinois à l’épidémie mondiale que nous traversons aujourd’hui ?

10 janvier : le début d’une épidémie de l’information

C’est entre le 8 et le 9 janvier que l’on voit apparaître pour la première fois de cette épidémie le nom de « coronavirus » après le signalement le 5 janvier de 59 cas de pneumonie virale aux causes inconnues.

Le virus aurait commencé à sévir en Chine, dans la ville de Wuhan (plus de 11 millions d’habitants), depuis mi-décembre. Parmi les cas de pneumonies, 15 d’entre eux ont été reliés à une souche inconnue d’un nouveau virus de la famille des coronavirus. Ces alertes étaient déjà suffisantes pour alerter les autorités sanitaires chinoises qui renforcent alors la surveillance des transports, craignant pour la fin du mois où les déplacements dans le pays sont à prévoir du fait des festivités du Nouvel an lunaire (25 janvier).

Les premiers tests en laboratoire permettent rapidement d’exclure certaines possibilités (SRAS, MERS, grippe, grippe aviaire ou adénovirus) et l’OMS à cette époque statuait que le virus ne se transmettait pas rapidement. Les autorités chinoises étaient même à avancer que le virus ne se transmettait pas d’homme à homme ou alors pas très bien (comme ses homologues coronavirus), ce sur quoi doutait Arnaud Fontanet, directeur de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes (Institut Pasteur et Cnam).

En l’espace de quelques jours, les articles sur le sujet dans la presse se sont démultipliés à vitesse grand V, et le premier cas mortel de pneumonie virale n’a pas arrangé pas les choses (bien que la victime souffrait de plusieurs problèmes de santé comme une hépatite et des tumeurs abdominales).

C’est 2 jours plus tard, le 13 janvier, que l’on apprend que le virus a atteint la Thaïlande à cause d’une voyageuse venue de Wuhan, tandis que certains journaux français tentent d’apaiser les citoyens sur le risque de cas en France alors que l’on commence à baigner dans un quotidien dicté par le mot “coronavirus”.

17 janvier : mise en place de mesures à l’échelle mondiale en calmant les foules

C’est à partir du 17 janvier que les mesures se mettent en place les unes après les autre aux quatre coins du globe tandis que les théories du complot commencent à tisser leur toile.

En effet, c’est principalement les aéroports qui prennent les devants en instaurant des contrôles aux passagers venant de la région de Wuhan, première mesure de ce genre depuis Ebola en 2014. Viennent ensuite l’annulation de quelques événements locaux comme les matches de football qualificatifs pour les Jeux Olympiques qui devaient avoir lieu cet été à Tokyo.

Parallèlement, Pékin est accusée de minimiser les chiffres de contamination en particulier depuis la connaissance des 2e et 3e décès, ainsi que de 9 patients dans un état critique. C’est notamment à l’Imperial College que des modélisations portent à plus de 1000 le nombre de personnes atteintes qu’il y aurait réellement en Chine au 12 janvier tandis que les autorités chinoises annonçaient 200 cas seulement au 19 janvier.
Pourtant, le pays subit en même temps une épidémie de grippe qui possède des symptômes proches de ceux d’une infection par le coronavirus (fièvre, toux, gênes respiratoires,…), ce qui pourrait expliquer l’estimation des cas compliquée.

Les scientifiques et l’agence de Santé Publique France assurent toujours à ce moment là que le risque d’une épidémie mondiale est peu possible, les cas semblant rester concentrés localement à Wuhan. Dans tous les cas, les français ne doivent pas s’inquiéter, simplement rester vigilants.

20 janvier : le 2019-nCov est officiellement transmissible d’homme à homme

C’est depuis le 20 janvier que l’information a été tranchée : le virus est bien transmissible d’homme à homme. En effet, les doutes persistaient depuis quelques jours du fait de cas survenus après avoir fréquenté un marché à fruits de mer et poissons à Wuhan (fermé depuis). Les doutes sont désormais levés : le virus est bien transmissible entre êtres humains. Il est cependant toujours précisé qu’un “contact rapproché et prolongé avec une personne déjà atteinte du virus est nécessaire pour le contracter”, le voile étant toujours en place pour quantifier à quel point le virus est transmissible.

La majorité des cas semblent se déclarer chez l’adulte et encore davantage chez les personnes âgées.

Bien que l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) à ce stade ne recommande aucune mesure spécifique aux voyageurs se déplaçant en Chine, des spécialistes commencent à conseiller le port d’un masque et de se laver les mains régulièrement.

C’est dès lors que l’on commence à y voir les premiers impacts économiques. En effet, les principales bourses européennes évoluent dans le rouge d’après L’Usine Nouvelle et c’est également le cas pour Wall Street.

Le 23 janvier, la ville de Wuhan est officiellement mise en quarantaine.

24 janvier : de vigilance à urgence mondiale

Les premiers cas européens se déclarent après le retour de Chine de certains voyageurs infectés tandis qu’un 2e cas est confirmé aux États-Unis et un autre à Toronto. Dans le monde, c’est presque 3000 cas qui sont confirmés par le directeur général de la santé, Jérôme Salomon.

Si quelques jours plus tôt, le virus ne représentait pas une réelle menace selon la majorité des experts interrogés dans les médias (excepté Arnaud Fontanet qui alertait sur le Covid-19), le 30 janvier, l’OMS qualifie l’épidémie « d’urgence de santé publique de portée internationale » alors que l’on atteignait les 213 morts en Chine (dont 38 pendant les dernières 24 heures) pour près de 10000 personnes infectées dans le pays : cela confirme une propagation exponentielle à ce stade.

L’épidémie du 2019-nCov dépasse alors celle qui avait sévi en 2003 à cause de son cousin le SRAS. La machine est lancée.

On voit ensuite sortir les premières statistiques concernant le taux de mortalité du virus avec un taux à 2,8% au 27 janvier, bien inférieur au SRAS (9,6%, 774 morts pour 8096 cas) mais supérieur à la mortalité de la grippe saisonnière (0,1%, 10000 morts en France pour 2 à 8 millions de cas).

Février : accélération du virus et prévention

Rapatriements, quarantaine, annulation de vol, restriction de rassemblements publics, fermeture de frontières… le virus qui semblait non transmissible d’humain à humain et localisé autour d’une ville 1 mois auparavant a bien évolué. Le monde entier est en état d’alerte sur cette épidémie qui sévit sévèrement depuis quasiment 1 mois et se propage sur l’ensemble des continents avec un nombre de cas toujours en croissance.

De nombreux professionnels de la santé alertent régulièrement sur les comportements à risque mais aussi sur ceux qui ne font que provoquer une panique inutile dont on se passerait bien aujourd’hui (achat en masse de bouteilles de gel hydroalcoolique, achat voire vol de masques dans les hôpitaux, achat en masse de vivres dans les supermarchés,…).

Des corrélations sont également faites entre les risques de mortalité et l’âge du patient :

 

Source : China CDC Weekly

Ainsi, comme tout cas de santé publique, notre comportement influe sur la santé d’autrui. Si vous pourriez aisément survivre à la maladie comme vous guérissez d’un vulgaire rhume, la transmission de celle-ci à des individus avec des systèmes immunitaires plus faibles aurait de potentielles graves conséquences. C’est notre rôle à tous d’adopter les comportements préventifs (gestes barrières) suggérés par l’OMS comme par exemple se laver régulièrement les mains, éviter le contact physique trop rapprochés (il y a d’autres façons de se dire bonjour que de se serrer la main ou se faire la bise) ou encore utiliser des mouchoirs jetables.

Mars : la suite de bilans vers la stabilisation de l’épidémie

Alors que des mesures drastiques comme l’Italie en confinement total depuis le 10 mars sont prises encore chaque jour à cause de l’épidémie, force est de constater que nous ne naviguons plus dans des eaux aussi troubles qu’il y a quelques semaines au sujet du Covid-19 (un vaccin est en développement depuis plusieurs semaines). Mieux, il semblerait que la contamination du virus se stabilise en Chine, le foyer initial de contamination, ce qui est une bonne nouvelle.


Graphique sur l’évolution du coronavirus en nombre de cas et nombre de décès – Source : La Croix

En France, les actualités vont vite et à chaque jour sa nouvelle mesure. Après l’annonce de la fermeture des écoles dès le 16 mars, l’interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes le 13 mars, la fermeture de tous les restaurants, boîtes de nuit et autres commerces non indispensables le 14 mars à minuit venait sonner le début d’une sérieuse prise en compte de la crise sanitaire mondiale par le gouvernement français. Le stade 3 a été annoncé dans les jours qui suivaient, tandis que les français ont été appelés au confinement (non total) depuis le 17 mars pour 15 jours annoncés (mais bien plus en réalité). Il s’agit sans doute de la meilleure façon de combattre le déploiement de l’épidémie d’après ce que les expériences de la Chine et l’Italie ont pu montrer ces dernières semaines.

L’épidémie de Covid-19 est élevée au stade de pandémie par l’OMS le 11 mars. Nous faisons face désormais à l’épidémie la plus marquante du 21e siècle, et sa couverture médiatique rend son expérience unique en son genre.

Et maintenant : critiques de mesures controversées et expectative

En France, les courbes sont plutôt encourageantes :

Nombre de patients en réanimation par jour de début mars à aujourd’hui en France – Source : Covid data

Nombre de patients hospitalisés par jour de début mars à aujourd’hui en France – Source : Covid data

Le nombre de décès réduit également. Le plan de déconfinement mis en place par le gouvernement commencera à être déployé dès le 11 mai :

  • réouverture des crèches et des écoles élémentaires (les classes de 6e et 5e suivront au collège dès le 18 mai);
  • promesses de 700 000 tests par semaine;
  • réouverture des magasins, médiathèques et petits musées;
  • déplacements moins restreints (limite de 100km au-delà du domicile);
  • mise à disposition de masques au grand public (l’accès aux masques ayant été très controversé pendant le confinement, les problèmes continuent concernant le déconfinement).

Mais derrière ces chiffres et ces mesures se cache un quotidien bien éloigné de la satisfaction d’un danger qui s’éloigne : les décisions du gouvernement ont mis en colère une partie de la population. Que l’on se penche sur le maintient des élections municipales le 15 mars, la gestion des EHPAD, l’approvisionnement en masques, les avis contradictoires du gouvernement d’un jour à l’autre, les prises de parole publiques pas assez transparentes,… l’après risque de demander des comptes au pouvoir.


Sources :

Ecrit par

Ingénieure biomédical reconvertie, j'écris des articles sourcés sur des thématiques variées (organisation, écologie, jeux vidéo, réseaux sociaux et webmarketing,...) qui me tiennent toujours à coeur. Vous pouvez acheter mes autres articles sur ma page Wriiters

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