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Santé

Un vaccin contre le coronavirus : un défi idiot … vraiment ?

L'élaboration d'un vaccin contre le coronavirus a de bonnes chances de réussite.

Fin avril, l’infectiologue marseillais Didier Raoult, fervent défenseur de l’hydroxychloroquine, déclarait que “trouver un vaccin pour une maladie qui n’est pas immunisante est un défi idiot”. Visiblement ses confrères ne semblent pas partager son point de vue. Aujourd’hui, pas moins de 120 vaccins sont en cours de développement. Le point sur la situation.

Les types de vaccins étudiés

Dans la course aux vaccins, de moins en moins solidaire faut-il le préciser, les entreprises pharmaceutiques misent sur des techniques vaccinales variables. Si certaines optent pour des procédés connus, d’autres tentent le tout pour le tout avec des innovations technologiques.

Les techniques de vaccination sont variables.

Suivant la nature du pathogène, il existe différentes solutions vaccinales.

Le vaccin à vecteur viral

Le vaccin à vecteur viral semble être le premier choix des laboratoires. Il est en test à Oxford mais aussi dans des laboratoires chinois et à l’Institut Pasteur. Il est réputé peu toxique, stable et avec une forte réponse immunitaire. Ce type de vaccin est déjà à l’étude pour des maladies comme Ebola.

Le principe du vaccin à vecteur viral est d’introduire la séquence génétique de la protéine du virus cible (ici le Sars-CoV-2) dans un autre virus. Ce second virus a la particularité de ne pas se répliquer dans l’organisme vacciné afin de permettre la production de l’antigène Spike, la protéine qui induit la réponse immunitaire utile face au nouveau coronavirus.

Le vaccin à virus atténué

Le vaccin à virus atténué ne séduit pas les organismes à la recherche d’un vaccin contre le Sars-CoV-2. Même si cette méthode classique est très efficace dans des maladies comme la rougeole, la rubéole ou la varicelle, son action contre des coronavirus semble inexistante.

Le vaccin à virus atténué consiste à introduire l’agent infectieux responsable de la maladie sous une forme inoffensive. L’organisme produit alors des anticorps capables de le neutraliser. Ce type de vaccin n’est donc opportun que contre les maladies provoquant une immunité forte, ce qui ne semble pas être le cas du nouveau coronavirus.

Le vaccin à ADN

Le vaccin à ADN a séduit la firme américaine Inovio et le géant français Sanofi. Facile à développer et à produire, ce type de vaccin est connu pour sa stabilité. Il produit une vaste de gamme de réponses immunitaires, ce qui pourrait être un avantage face à un virus dont la science ne connaît pas encore tous les secrets. Actuellement, ce type de vaccin n’est autorisé que pour des usages vétérinaires.

La théorie de base du vaccin à ADN est de convertir la séquence ARN du génome viral en ADN.Ce nouveau morceau d’ADN est accompagné d’éléments de contrôles. Ainsi injecté, il entre dans la cellule avec pour instruction de lui faire produire l’antigène, à savoir la protéine Spike dans le cas du Sars-CoV-2.

Le vaccin à ARN

Le vaccin à ARN a été choisi par la firme allemande CureVac et par Moderna Therapeutics aux États-Unis. Pas encore utilisé, mais abondamment étudié dans le cadre du cancer, il amène un ARN plus propre dans l’expression de l’antigène.

Le fondement du vaccin à ARN est de reproduire une séquence de l’ARN messager du pathogène. Ainsi introduite dans l’organisme, elle donne l’instruction de produire la protéine Spike comme antigène au coronavirus.

Le vaccin à base de protéine

La vaccin à base de protéine connaît aussi un grand enthousiasme des firmes pharmaceutiques. L’association formée par les géants GSK et Sanofi, notamment, s’appuie sur ce principe. Si les adjuvants ne sont pas toujours inoffensifs chez les plus sensibles, cette formulation a fait ses preuves dans le vaccin contre la grippe.

L’objectif de cette méthode est de produire l’antigène en laboratoire. Une fois produite, cette protéine est inoculée en mélange avec un adjuvant pour la rendre plus efficace. La protection est réelle mais temporaire.

Une course pas vraiment à l’aveugle

D’une manière générale, les scientifiques ont besoin de 10 à 15 ans minimum pour produire un nouveau vaccin. Pourtant, de nombreuses firmes tablent sur un délai de 12 à 18 mois pour mettre celui contre la Covid-19 sur le marché. Tentatives d’explication.

Les coronavirus ont une forme de couronne.

Depuis le SRAS et le MERS, les coronavirus agressifs ne sont plus tout à fait des étrangers.

Un virus pas si secret

Contrairement aux virus où la science part de zéro, le nouveau coronavirus n’est pas un inconnu. En effet, les épidémies de SRAS (2002) et de MERS (2012) ont déjà livré aux chercheurs de nombreuses données sur le fonctionnement et les caractéristiques des coronavirus de cette famille. En s’appuyant sur les travaux de l’époque, les scientifiques ont ainsi pu gagner de précieuses années de recherche. Le rôle clef de la protéine “spike” notamment était déjà connu. Or, c’est cette protéine qui semble être l’antigène si précieux pour la fabrication des vaccins.

Un compte à rebours pour la planète

Si une production massive de vaccins est annoncée dans les 12 à 18 mois, c’est aussi parce que la situation est grave. En quelques semaines, ce nouveau coronavirus, que le monde espérait voir rester localisé, s’est répandu comme une traînée de poudre à travers la planète. La pandémie affecte durement les économies, des centaines de millions de personnes sont priées de rester chez elles … et des centaines de milliers de vies sont injustement emportées.

Une réponse thérapeutique massive semble dès lors être le seul moyen pour l’humanité de s’en sortir. Peu à peu, les pays accélèrent les processus d’essais et de mise sur le marché. Ils espèrent ainsi offrir une réponse thérapeutique décisive avant la très redoutée deuxième vague.

Des annonces en pagaille

Mais malgré l’urgence sanitaire, les lois de l’économie restent bien vivaces. De nombreuses firmes font ça et là des annonces prédisant l’arrivée imminente de leur vaccin sur le marché. Si ces déclarations provoquent des sursauts boursiers, dans un marché terriblement en berne ; elles catalysent aussi les espoirs des populations qui ne pourront qu’être déçues.

Ici comme ailleurs, la balance entre les bénéfices et les risques doit être rigoureusement pesée par les autorités sanitaires. Si chaque acteur du processus de développement et de mise sur le marché fait de son mieux, il ne faut pas sauter les étapes. De nombreux candidats-vaccins sont issus de nouvelles technologies, les autorités doivent donc, légitimement, s’assurer que le remède ne sera pas pire que le mal. Une solution vaccinale disponible dans les 12 à 18 mois serait déjà, il faut l’avouer, un petit miracle.

Des études déjà en cours

Si tout n’est pas rose au pays du coronavirus, et loin de là, les recherches apportent tout de même un peu de couleur à l’horizon. Sur les 120 vaccins, environ, en cours de développement, une dizaine sont déjà en phase d’essai clinique.

Les vaccins contre le coronavirus se font par injection.

De nombreux vaccins contre la Covid-19 sont actuellement en phase d’essai clinique.

Les candidats-vaccins chinois

La Chine a débuté l’étude d’un vaccin dès l’apparition de l’épidémie. Elle est donc partie avec quelques semaines d’avance sur le reste du monde. Actuellement, elle possède quatres vaccins à l’essai. Son candidat-vaccin le plus avancé est celui de la firme CanSino Biologics, un vaccin à vecteur viral qui serait déjà en phase II des essais cliniques. Le pays développe aussi les projets de Sinovac Biotech et de l’Institut médical de Shenzhen.

Les candidats-vaccins américains

Les État-Unis semblent aussi très prolifiques dans leurs recherches d’un vaccin. L’entreprise de biotechnologie Moderna a déjà commencé les tests avec son vaccin à ARN. Selon un rapport préliminaire, les résultats seraient d’ailleurs encourageants. Le pays possède un autre projet en phase de test, le vaccin à ADN de la firme Inovio Pharmaceuticals.

Les candidats-vaccins européens

L’Europe n’a pas non plus perdu son temps. Le Royaume-Uni fonde ses espoirs sur le vaccin à vecteur viral de l’université d’Oxford. Il est, lui aussi, en phase d’essai clinique. L’Allemagne, au travers de l’association entre BioNtech et Pfizer teste un vaccin à ARN. En juin, associé avec la Belgique, le laboratoire allemand CureVac va également tester son candidat-vaccin à ARN. Un peu plus tard, fin de l’été ou début de l’automne, c’est Janssen Pharmaceutica, la filiale belge de Johnson & Johnson qui va entamer ses essais cliniques.

Une vraie chance de réussite ?

Contrairement à l’opinion de Didier Raoult, les experts du monde entier estiment que la création d’un vaccin efficace est très probable.

La victoire contre le coronavirus passe par l'élaboration d'un vaccin.

Selon les experts, la découverte de vaccins contre le coronavirus a de bonnes chances de réussite.

Un raisonnement tronqué

Selon le docteur en science et spécialiste des coronavirus belge Marc Wathelet, le raisonnement de Didier Raoult est erroné. En effet, si la maladie est peu immunisante lors d’un contact direct, le fonctionnement d’un vaccin est différent. Les technologies développées n’ont pas besoin d’un coronavirus pour immuniser et les adjuvants peuvent apporter une force supplémentaire.

Par ailleurs, l’élaboration d’un vaccin doit être faite dans le plus grande prudence. La Covid-19 entraîne une réponse immunitaire atypique. De fait, plus la quantité d’anticorps est élevée plus les malades semblent se diriger vers une forme sévère de la pathologie. Il faut donc concevoir une solution vaccinale à partir des bons anticorps. S’il est très probable qu’un vaccin puisse être créé, il faut s’assurer avant tout qu’il n’ait pas d’effets néfastes sous-jacents.

Des preuves scientifiques

Malgré le profil immunitaire inhabituel du Sars-CoV-2, les scientifiques restent convaincus de l’arrivée de résultats positifs pour les vaccins. En effet, des études mettent en lumière une réponse immunitaire de qualité chez la plupart des personnes qui ont contracté le virus. Leur organisme a fabriqué la fameuse protéine “spike” qui est utilisée dans les vaccins en développement. Une étude chinoise, publiée dans la revue Immunity, appuie ce constat. Elle va même plus loin en affirmant que les lymphocytes “T”, dits les “tueurs” ont un rôle crucial dans la lutte contre la maladie.

 

Si tous les espoirs sont permis, l’arrivée d’un vaccin ne signera sans doute pas la fin immédiate de la maladie. Le débat risque d’être houleux pour arriver à une couverture vaccinale efficace, à plus forte raison si, à la commercialisation du vaccin, le plus fort de l’épidémie est déjà loin.

De plus, à l’instar de leur action contre le vaccin de la rougeole dont des foyers émergents apparaissent un peu partout dans le monde, les anti-vaccins montent déjà au créneau pour mettre en garde contre un danger potentiel des nouvelles thérapeutiques. Reste à espérer que la population fera preuve de sagesse.

Ecrit par

Tour à tour rédactrice web SEO, stratège éditorial, cheffe de projet web éditorial ou encore copywriter, ma plume se décline au gré de mes envies ou de mes besoins. Spécialiste certifiée en santé naturelle et médecines alternatives mais aussi coach en nutrition et bien-être, je propose une expertise affûtée pour des écrits sérieux et fiables. Passionnée de culture et de DIY, j'aborde aussi volontiers des sujets plus légers mais tout aussi intéressants. Pour recevoir des textes de qualité, contactez-moi sur la plateforme Wriiters

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